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LE MICROCRÉDIT À LA RÉUNION : UN OUTIL TRÈS UTILE

Dans l’un de ses rapports, l’Institut d’Émission des Départements d’Outre-mer (IEDOM) fait le point sur l’état du microcrédit à la Réunion. Les sommes prêtées restent modestes ainsi que le nombre d’emprunts contractés. Très loin des 2,53 milliards de crédits à la consommation et des 8,78 milliards de crédits à l’habitat contractés par les ménages réunionnais en 2023, auprès des banques locales.

Entre 2018 et 2023, le nombre de microcrédits s’accroît régulièrement, mais dans de faibles proportions : 1 769 en 2018, 2 273 en 2019, 2 359 en 2020, 2 955 en 2021 et 3 085 en 2022. Si l’on retient cette dernière année, ils se répartissent de la façon suivante : 1 328 microcrédits professionnels, 1 325 personnels et 1 126 prêts sur l’honneur.

En 2018, le montant des microcrédits s’élevait à 11,861 millions d’euros contre 21,850 millions en 2022. L’encours moyen d’un microcrédit personnel était de 3 912 euros en 2018 et de 4 438 euros en 2022. Celui des microcrédits professionnels et des prêts d’honneur de 10 318 euros en 2018 et de 12 123 euros en 2022.

Selon l’IEDOM, la distribution du microcrédit est réalisée par trois associations principales : (a) l’ADIE Réunion-Mayotte (réseau national ADIE) qui mobilise les ressources bancaires pour les prêter à des populations dont les revenus sont faibles ; (b) Initiative Réunion qui accordent des crédits pour les fonds propres des micro-entreprises ; France Active Réunion (réseau France Active) qui donne l’accès au crédit bancaire en apportant sa garantie à des porteurs de projet. Par ailleurs, l’IMF Créasol (Crédit, Accompagnement, Solidarité), qui relève de la Caisse d’Épargne de la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur (PACA) participe aussi à la distribution du microcrédit.

L’ADIE Réunion-Mayotte et l’IMF Créasol sont les seuls distributeurs du microcrédit personnel à la Réunion.

Le taux d’encours des défauts est en moyenne de 11,4% pour la période 2019-2022. Dans l’ensemble, les emprunteurs sont soucieux de rembourser leurs crédits.

Bien qu’étant extrêmement marginal, le microcrédit est une aide précieuse pour ceux qui y ont recours. Sur le plan personnel, il aide les personnes à sortir d’une situation compliquée et, sur le plan professionnel à démarrer un petit projet.

L’apport du microcrédit à la Réunion a, par conséquent, joué un rôle très positif auprès de certaines personnes.

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LE DÉCLIN DE LA PRODUCTION DE SUCRE À LA RÉUNION

Entre les années 2000 et 2015, la production de sucre à la Réunion était supérieure à 200 000 tonnes.

Entre les années 2013 et 2017, la moyenne annuelle de la production de sucre brut s’élevait à 197 065,2 tonnes. Entre 2018 et 2022, cette production tombe à 157 102,8 tonnes en moyenne annuelle. Le déclin est donc récent.

Dans la première période (2013-2017), le volume produit est de 985 326 tonnes et dans la deuxième (2018-2023) de 785 514 tonnes avec une année supplémentaire de production. La perte totale est donc de 199 812 tonnes, soit environ 40 000 tonnes par an.

Les raisons de ce recul important sont doubles. La première est relative à la forte diminution du nombre d’hectares cultivés consacrés à la culture de la canne. La deuxième est l’effondrement du nombre d’exploitations. Quatre chiffres illustrent ce phénomène.

Année 1981

Nombre d’hectares consacrées à la canne à sucre : 32 665
Nombre d’exploitations : 9 394

Année 2020

Nombre d’hectares consacrées à la canne à sucre : 21 423
Nombre d’exploitations : 2 718

Autrement dit, en quarante ans, le nombre d’hectares cultivées en cannes à sucre a diminué de 11 242 et celui des exploitations de 6 676. Ces dernières ont été divisées par 3,45 ce qui est considérable.

Il sera donc difficile de redresser la situation si rien ne change.

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LE DÉFICIT DE LA BALANCE COMMERCIALE DE LA RÉUNION

La Réunion continue, au fil du temps, à enregistrer des déficits commerciaux considérables. Rappelons le déficit commercial est la différence entre les exportations et les importations de marchandises uniquement, ce qui exclut les échanges de services. En 2022, les importations de la Réunion sont de 7,362 milliards d’euros tandis que ses exportations se sont élevées à 431,525 millions d’euros seulement. Le déficit commercial de la Réunion est donc de -6,93 milliards d’euros. Cela signifie qu’une partie importante des revenus des Réunionnais est consacrée à la consommation de produits importés et non à la celle de produits locaux. L’offre de production de l’économie réunionnaise n’est pas encore assez étoffée pour réduire le volume et la valeur des importations. Les biens de consommation non durables, dont font partie les importations de produits alimentaires, sont considérables et représentent 2,216 milliards d’euros, soit 30% du total. Les biens d’équipement s’élèvent à 1,934 milliards d’euros, soit 26% du total. Ce sont des marchandises qu’il est impossible de produire à la Réunion. En font partie, le matériel de transport (voitures, motos, camions, etc.), les ordinateurs, les équipements pour les petites ou moyennes industries.

Du côté des exportations, il y a un changement significatif car les exportations de poissons se chiffrent à 130,693 millions d’euros et dépassent assez largement celles de sucre qui sont de 65,564 millions d’euros, tandis que celles de de rhum s’élèvent à 22,609 millions d’euros. Les exportations ne sont pas assez diversifiées même si la production locale de biens alimentaires est significative et permet une certaine autonomie alimentaire dans plusieurs filières. Mais elle ne fait pas l’objet d’exportations.