Année après année, les choses ne changent pas et les entreprises françaises manquent cruellement de trésorerie. On peut examiner en détail les chiffres communiqués par l’INSEE pour chacune des régions françaises et on aura toujours le même résultat. En moyenne, le taux de marge des sociétés françaises reste scotché autour de 25 à 26%.
Pourquoi le taux de marge moyen est-il un indicateur fondamental et quelles leçons et conclusions peut-on tirer de sa lecture ? Le taux de marge est le rapport entre l’excédent brut d’une entreprise et sa valeur ajoutée. La valeur ajoutée est la différence entre le chiffre d’affaires et ses achats que l’on appelle les consommations intermédiaires. Il peut s’agir de matières premières ou de marchandises. Tout dépend de la nature et de l’activité de cette entreprise.
Une fois que l’on obtient la valeur ajoutée, les sociétés françaises, petites ou grandes, comme les entreprises individuelles sont soumises à des prélèvements sociaux (cotisations) et fiscaux très élevés. Ils « mangent » ainsi la valeur ajoutée, c’est-à-dire la richesse produite. C’est une spécificité française. Les pays européens les plus performants ont des niveaux de prélèvements beaucoup plus faibles et dégagent des taux de marge de 40% en moyenne ou plus. Leur trésorerie est abondante. Concrètement, si une entreprise française dégage 200 000 euros de bénéfice après impôt, son homologue allemande ayant un chiffre d’affaires équivalent et effectuant la même activité, aura un bénéfice compris entre 450 000 euros et 500 000 euros.
Les conséquences sont nombreuses car avec une trésorerie abondante, les firmes allemandes peuvent grandir et employer plus de monde, se moderniser régulièrement et exporter. En outre, elles ne sont pas soumises aux banques et obtiennent aisément des crédits. Le tissu économique français comporte des centaines de milliers d’entreprises avec des effectifs compris entre un ou 9 salariés seulement.
Une stratégie économique gagnante serait d’engager une réforme fiscale de grande ampleur visant un taux de marge moyen de plus de 40%. Cela provoquerait la prospérité ceux qui investissent et qui travaillent. On entrerait de nouveau, après plusieurs décennies, dans un cercle économique vertueux. Et des centaines de milliers d’emplois pourraient être créés.